jeudi 29 août 2013

le groupe surréaliste de Stockholm






Le groupe surréaliste de Stockholm, dans une fissure de micaschiste à Jamtland, été 1986.

mardi 20 août 2013

Jimmy Gladiator

7

Le spectre des mots quotidiens drapés d'un feu. Que penses-tu de moi? Je sens la cigarette. Je t'aime. Rien n'est clair en moi. Quel est ton but? Rejoins-moi. Il ne faut pas que cela change. Oublie-moi. Je t'adore. Il y a un océan entre nous. Garde-moi. Tu m'énerves. Pas quinze jours! Je n'aurais pas dû. J'ai bien fait. Je ne regrette pas. Je n'ose pas. Je veux regarder. Je suis ta femme. Je vais être jalouse. Tu es beau. La vie n'est pas juste. Ne me laisse pas repartir. Je t'ai vu draguer. J'ai envie de toi. Il faut être prudent. Tu es dangereux. Je viens. Fais ce que tu veux. Oui, c'est une légende. Je t'en prie. Mon amour, mon amant. Même à des kilomètres ton image ne me quitte pas. Même dans une foule aussi bruyante je me sens seule sans toi. Laisse-moi gagner. Ne me demande rien. J'ai le cœur qui cogne. Tu rêves trop. Je t'aime trop. Ta respiration, tes soupirs. Je n'ai jamais fait comme cela. Attends-moi. C'est vers toi que j'irai. Je ne veux pas te déranger. Je veux dormir avec toi. À très bientôt. Je n'avance plus. Je ne fais plus de pas. Tu demandes trop! Un jour, un jour...Le spectre d'un feu lové au quotidien dans les mots.

Jimmy Gladiator, extrait de Canada Soda.


lundi 19 août 2013

revue Supérieur Inconnu




Les Animaux malades de la "Tempeste". Photographie de Jean-Dominique Rey, en couverture du dix-huitième numéro de la revue Supérieur Inconnu.

dimanche 18 août 2013

Angye Gaona




« L'émerveillement enveloppe ma vie. »
- Angye Gaona 

(Extrait d’une interview d'Angye Gaona par Cristina Castello, parue dans le n°5 de la revue de poésie La Voix des Autres, en mars 2012. Traduction du castillan par Denise Peyroche.
source: http://www.francopolis.net/francosemailles/GaonaAngye-mai2013.html)

vendredi 16 août 2013

Kenneth White et la géopoétique


LE GRAND CHAMP DE LA GÉOPOÉTIQUE

Une théorie ? Oui. N’ayons pas peur de ce mot, qui a été écarté ces derniers temps pour laisser place à un fourmillement de bidules et de bricolages. Sans théorie, on tourne en rond, on entasse des commentaires et des opinions, on s’enferme dans l’imaginaire et le fantasme, on se perd dans le spectaculaire, on se noie dans le détail, on étouffe dans un quotidien de plus en plus opaque. Mais toute théorie valable se doit d’être basée sur une pensée fondamentale, d’être liée à une pratique solide et de rester ouverte.

À travers les siècles et les millénaires, la culture (ce qui permet d’augmenter sa vie et d’affiner son esprit – rien à voir avec le bavardage de salon) a été fondée sur le mythe, la religion, la métaphysique. Aujourd’hui, elle n’est plus fondée sur rien. Elle prolifère, c’est tout, la seule loi étant celle du marché. Tout le monde, enfin, un nombre croissant d’individus, sent qu’il manque une base. Tout retour aux anciens fondements étant naïf, partiel et caricatural, c’est une nouvelle base qu’il nous faut. C’est cette nouvelle base que propose la géopoétique.

Pour qu’il y ait culture au sens profond de ce mot, il faut qu’il y ait consensus dans le groupe social à propos de ce qui est considéré comme essentiel. Dans toute culture fondée et vivifiante, on trouve un foyer central. Tout le monde (à des niveaux de discours différents, certes) s’y réfère – le philosophe dans son cabinet d’étude, le paysan dans son champ. Au Moyen Âge chrétien, c’était la Vierge Marie et le Christ. À l’époque grecque classique, l’agora philosophique et politique. Dans une tribu paléolithique, le rapport à l’animal.

À un moment donné, après de longues années de recherches en histoire et en culture comparée, je me suis demandé s’il existait une chose sur laquelle, au-delà de toutes les différences d’ordre religieux, idéologique, moral et psychologique qui foisonnent et parfois sévissent aujourd’hui, on pouvait – au nord, au sud, à l’est et à l’ouest – être d’accord. J’en suis arrivé à l’idée que c’est la Terre même, cette planète étrange et belle, assez rare apparemment dans l’espace galactique, sur laquelle nous essayons tous, mal la plupart du temps, de vivre.

D’où le « géo » dans ce néologisme.

Quant au mot « poétique », je ne l’utilise pas dans le sens académique de «théorie de la poésie». Il n’est question ici ni de poésie dans le sens traditionnel (poésie pure, poésie personnelle, etc.), encore moins dans le sens dégradé (fantaisies filmiques, lyrisme de la chansonnette, etc.) qui a cours en général. Passons vite sur cette pauvre sociologie, et pensons, par exemple, à l’« intelligence poétique » (nous poetikos) d’Aristote.

Par « poétique », j'entends une dynamique fondamentale de la pensée. C'est ainsi qu'il peut y avoir à mon sens, non seulement une poétique de la littérature, mais une poétique de la philosophie, une poétique des sciences et, éventuellement, pourquoi pas, une poétique de la politique. Le géopoéticien se situe d’emblée dans l’énorme. J'entends cela d'abord dans le sens quantitatif, encyclopédique (je ne suis pas contre le quantitatif, à condition que l'accompagne la force capable de le charrier), ensuite, dans le sens d’exceptionnel, d’é-norme (en-dehors des normes). En véhiculant énormément de matière, de matière terrestre, avec un sens élargi des choses et de l’être, la géopoétique ouvre un espace de culture, de pensée, de vie. En un mot, un monde.

À propos, si je dis « géopoéticien » (sur le modèle de logicien, mathématicien), et non pas « géopoète », c’est pour ne pas cantonner la géopoétique, comme on pourrait le penser, dans une vague expression lyrique de la géographie. La géopoétique, basée sur la trilogie eros, logos et cosmos, crée une cohérence générale – c’est cela que j’appelle «un monde».

Un monde, bien compris, émerge du contact entre l’esprit et la Terre. Quand le contact est sensible, intelligent, subtil, on a un monde au sens plein de ce mot, quand le contact est stupide et brutal, on n’a plus de monde, plus de culture, seulement, et de plus en plus, une accumulation d’immonde.

Tout a commencé pour moi dans un territoire de vingt kilomètres carrés sur la côte ouest de l’Écosse, et dans un rapport direct avec les choses de la nature. On me dira peut-être que tout le monde n’a pas accès à un contexte naturel. J’en suis bien conscient. Mais c’est la reconnaissance de l’importance d’un tel contexte qui peut servir de point de départ à une prise de conscience radicale, donc à une politique, à une éducation différentes. Et même dans les contextes urbains les plus défavorisés, il y a toujours des signes, des traces, que l’on peut repérer, auxquels on peut être sensible une fois que l’esprit a été éveillé et orienté.

Afin de renouveler et d’étendre mon expérience initiale radicale, j’ai traversé divers territoires, toujours dans le but d’amplifier mon sens et ma connaissance des choses. Et je continue à le faire, car il ne faut jamais perdre le contact entre l’idée et la sensation, la pensée et l’émotion.

C’est en 1979, en voyageant, pérégrinant, déambulant (j’emploie tous ces verbes, toutes ces méthodes, selon les occasions et les contextes) le long de la côte nord du Saint-Laurent, en route vers le Labrador, que l’idée de la géopoétique a pris forme. J’ai relaté ce voyage, j’ai essayé de dire toute l’ampleur de la sensation, de l’idée, dans le livre La Route bleue.

D’autres livres ont suivi, qui non seulement illustrent le propos, mais avancent de nouvelles propositions.

C’est dans Le Plateau de l’Albatros que j’ai dressé, aux points de vue philosophique, scientifique et poétique, la cartographie la plus complète de ce concept de géopoétique que je voyais émerger de plus en plus distinctement dans mon travail et dont je sentais de plus en plus la nécessité dans notre contexte général. La géopoétique est en effet une théorie-pratique qui peut donner un fondement et des perspectives à toutes sortes de pratiques (scientifiques, artistiques, etc.) qui tentent de sortir aujourd'hui de disciplines trop étroites, mais qui n’ont pas encore trouvé une assise et donc une dynamique durable.

À ces approches scientifique, philosophique et poétique, j’ai ajouté des portraits existentiels et intellectuels de proto-géopoéticiens tels que Humboldt, Thoreau ou Segalen, d’abord pour insister sur le fait que la pensée ne se sépare pas de la vie vécue, que la théorie s’enracine dans le réel, mais aussi pour montrer que l’idée géopoétique a été latente chez plusieurs individus à travers l’espace et le temps. Une idée sans prédécesseurs n’est qu’une fantaisie. De l’œuvre de ces prédécesseurs, je fais des lectures érosives, dynamisantes. Il ne s’agit pas seulement d’érudition et d’histoire, il s’agit de tracer une géographie de l’esprit.

C’est pour garder à l’idée géopoétique toute sa précision et toutes ses perspectives que j’ai décidé de fonder, en 1989, l’Institut international de géopoétique.

Quelques années plus tard, j’ai lancé le projet organisationnel d’un « archipel » d’ateliers à travers le monde, qui appliquerait l’idée géopoétique à divers contextes locaux.

L’idée géopoétique avance et se déploie, les ateliers travaillent de diverses façons, l’Institut maintient le cap et garde ouvertes les perspectives.

Kenneth White

*

(Le livre de Kenneth White, intitulé La danse du chamane sur le glacier : aux sources d'un art à la hauteur de la terre et à la mesure du monde, a été illustré par le peintre surréaliste Jorge Camacho.)

dimanche 11 août 2013

Kait Rhoads, Selkie's skin







Kait Rhoads a participé à l'exposition Surealism in 2012: towards the rise o the fifth sun.

vendredi 9 août 2013

Michèle Bachelet

UN DÉRISOIRE ESPACEMENT

Fort d'être clos le labyrinthe appelle
Où courent déjà ceux du début vers les cercles
Nous jetâmes notre sac
Hors du bois l'oubli des chasses
Le prisme s'achève rigoureux
Oiseaux rieurs
Voici rompues les rives bredouilles
L'eau blanche respire
Libre dans son lit
Silex que l'eau forte.


                                              Michèle Bachelet

« En dehors des enlacements matérialisés au sol? »




Une photographie de Laurent Albarracin, publiée dans le cinquième numéro de la revue Recoins.

jeudi 8 août 2013

la revue Empreintes



La galerie d'art L'Usine a exposé les oeuvres de Guy Girard, Bruno Montpied et Peter Wood. Elle édite la revue trimestrielle Empreintes, qui publie notamment des textes de Joel Gayraud et Jean-Pierre le Goff.

mercredi 7 août 2013

Cahiers de l'umbo








Photographie de Nicole Espagnol.

Les Cahiers de l'Umbo sont animés par Jean-Pierre Paraggio.

Nicole Espagnol




 Robert Lagarde, Nicole Espagnol cueillant un chocard à bec jaune, Suisse, août 1969.
source: http://isabelledalbe.blogspot.ca/2011_07_01_archive.html

mardi 6 août 2013

Barthélémy Schwartz




Barthélémy Schwartz. Le rêveur captif. Éditions L'Apocalpypse, 2012. Avec une préface de Jean-Christophe Menu.


« Le Rêveur captif est un livre particulier réalisé par un auteur au parcours atypique. Principal animateur de la revue Dorénavant entre 1985 et 1990, Barthélémy Schwartz y inventait une nouvelle forme d’(ultra) critique, fustigeant l’idéologie bédé et le storyboard de la production BD dominante, au profit de recherches sur une bande dessinée poétique qui exprimerait plutôt qu’elle ne raconterait. Après avoir délaissé la bande dessinée pendant 16 ans, il renoue avec ce langage à l’occasion d’un dialogue avec JC Menu dans L’Eprouvette, Schwartz propose avec Le Rêveur Captif une “cartographie” des rêves obsessionnels de sa jeunesse, et panorama de souvenirs et de réflexions sur la bande dessinée. Fidèle à ses références d’avant-garde, notamment surréalistes et situationnistes, et grâce à une technique mixte mêlant dessin, photographie et effets graphiques, Barthélémy Schwartz nous livre une expérimentation des plus fructueuses sur le langage du 9e Art et sur son apport atypique : “Je passais pour un martien dans le monde sage et policé de la bande dessinée”. Gageons que ce soit toujours le cas. »


http://barthelemybs.wordpress.com/

samedi 3 août 2013

Jean-Pierre le Goff



I
ALLER À THOIRES (CÔTES D'OR)
L'esprit dans lequel j'avais conçu La sculpture aléatoire m'enjoignait, après sa réalisation à Genève, d'aller à Thoires. Mais que pouvais-je bien aller faire à Thoires? Je ne le sus pas sur le moment. Il m'apparut plus tard que c'était un excellent lieu pour fêter un anniversaire.

Quel anniversaire? Je ne le déterminai pas immédiatement. Puis, un jour il me prit de savoir combien de jours j'avais vécus depuis que je suis venu au monde. Je tombai sur un nombre peu éloigné de 21600. Remarquant que j'allais atteindre ce chiffrage qui m'importe, je pensais que ce jour méritait d'être fêté.

Je n'eus même pas à chercher comment le fêter puisque la réponse me parvint providentiellement dans les instants qui suivirent.

Très content d'avoir trouvé que j'approchais de mon 21600e jour, dans une appoggiature enthousiaste et comme parfois à la fin d'un morceau le chef d'orchestre ne contrôle plus sa baguette, je tapotai sur ma calculatrice quelques chiffres inconsidérés, que je multipliai par le nombre qui y était en mémoire et qui n'était autre que 216. Comme par un coup de baguette magique sortit le nombre 200016. Il me fallut quelques secondes pour que je comprenne que ma manipulation incontrôlée avait produit quelque chose de remarquable. J'étais bien incapable de dire quel nombre j'avais tapé, heureusement que je pouvais le retrouver en divisant 20016 par 216; 926 s'afficha sur l'écran. En tâtonnant, je sondais ce nombre par toutes les ouvertures que je pouvais y pratiquer. Voici le raisonnement qui porta ses fruits: si 926 multiplié par 216 produit le chiffrage de 216 accompagné de trois zéros entre le 2 et le 1, il est probable que ce même nombre multiplié par le nombre 926 répété à satiété produise un alignement de chiffres intéressants. Le résultat donnait 200216216216...etc. Mais, je trouvais mieux en multipliant 216 par 925925925....926, car chaque fois que l'on ajoute 925 à la succession, trois zéros s'ajoutent aux autres trois zéros entre 2 et 1. Exemple:

216 x 925925925926 = 200000000000016.

Les zéros s'enfilent imperturbablement d'une manière illimitée.

Il est peu croyable de voir apparaître sur l'écran d'une calculatrice, en une poignée de secondes, le nombre 216 dans lequel sont sertis trois zéros. Cela s'est passé ainsi. Je n'ai pu trouver aucune explication du passage de 216 à 200016 par l'intermédiaire de 926 et 925. Je crois que cette trouvaille peut porter le qualificatif d'aléatoire.

A la suite de la manifestation du nombre 200016, remonta dans ma mémoire le souvenir d'une impression que j'éprouvai sans doute à la période où j'apprenais à compter. Je pense que tout enfant l'a vécue, mais il n'y s'éternise pas, il sait qu'il ne pourra jamais résoudre l'énigme qu'elle présente. Cette impression, ou mieux ce vertige se manifeste lorsqu'on découvre que la succession des nombres n'a pas de fin, que l'esprit est incapable de lui donner une limite. On pourra passer sa vie à les énumérer, on aura à peine entamer leur comptage; on mourra plus près de rien que de la totalité. Je crois que c'est la première approche de l'infini que fait l'enfant et dans lequel il sait déjà que le signet de sa mort y est placé. On ne peut pas se mesurer avec ce qui n'a pas de mesure, aussi l'enfant, quotidiennement, oubliera l'inaccessible, bien que ce fil rouge trame inexorablement sa vie. J'ai retrouvé dans l'élastique illimité des zéros de 200016 le même vertige.

Fêter un anniversaire c'est fêter une perte, celle des jours évanouis. Je fêterai l'anniversaire de mon 21600e jour en soulignant l'insaisissable des jours, qui se reflète dans l'incommensurabilité des nombres, je m'appuierai sur l'exemple de l'exponentialité de 200016 pour l'illustrer.
Je n'ai pas encore dit quel jour sera mon 21600e. Je suis né le 2 août 1942, les calculs sont simples à faire, il suffit de ne pas oublier les années bissextiles. Le 20 septembre 2001 j'aurais 21600 jours.
J'irai ce jour là à Thoires pour prélever du nombre infini 200000000....0000000016 un échantillonnage de 216 zéros. La chose se pratiquera ainsi: dans un endroit du village, je déplierai une table de camping et une chaise de même acabit afin de pouvoir calligraphier sur un rouleau de papier l'opération.

216 X 925925....925926 = 2000000....00000016,
avec tous les chiffres nécessaires à l'apparition des 216 zéros. La longueur du rouleau sera de quatre à cinq mètres, l'opération durera entre une heure et deux heures. Elle pourra faire l'objet d'un constat qui sera établi sur le rouleau par le paraphe des personnes présentes.

Je ne vous ai pas encore précisé où se trouve Thoires. Thoires se situe dans la Côte-d'Or, entre Châtillon-sur-Seine et Montigny-sur-Aube. Le nombre de ses habitants est de 58, dit le Bottin des communes de 1994. Si vous vous voulez être présents, vous serez les bienvenus. Communiquez-moi alors votre intention..

Le débitage des zéros aura une signification similaire que l'enfilage de perles ou le lancer de dés. Ce ne sera peut-être pas la super fête à Thoires, mais il y aura au moins du champagne - les vignobles sont proches -. Il sera considéré comme superfétatoire de vérifier s'il y aura bien 216 bulles par coupe.

II

ALLER À THOUARS

Puisque l'attelage du nombre 925 et le postillon 926 amenaient le carrosse 216 sur la voie de l'infini, il m'appartenait d'ausculter d'un peu plus près les nombres 925 et 926. Voici ce qui se révéla; 

J'ai écrit 925 sous la forme de 900025, c'est-à-dire en glissant trois zéros en son sein, comme si ces trois ovules pouvaient, ainsi qu'il le fut pour 200016, le rendre gros de l'infini. Je l'ai divisé par 925 et j'ai trouvé un nombre rond:
900025 : 925 = 973.

J'ai vérifié si le même processus applicable à 216, pouvait lui aussi propulser 925 vers l'infini. L'opération le confirma:

925 x 972 972 972...972 973 = 9 000 000 000 000 25.

J'avais donc un nouveau couple de nombres: 972 et 973. Il convenait donc de procéder à la même opération:

900 072 : 972 = 926.
Je revenais à mon point de départ et je constatais que coexistaient deux opérations qui donnaient image de l'infini et de plus obéissaient à une construction en miroir.

La rencontre fut suffisante pour me décider à en rendre compte d'une manière qui réfléchirait celle que j'empruntais à Thoires dans la Côte d'Or.
J'irai donc à Thouars dans les Deux-Sèvres. Malheureusement, je ne pourrais pas attendre mon 92 500e jour et encore moins celui de mon 97 200e jour, j'aurais alors plus de 250 ans et tout me dispose à croire que je les atteindrais pas. Afin que le souvenir de mon intervention du 20 septembre 2001 soit encore frais dans les esprits, je pratiquerai celle qui lui fera écho 216 jours plus tard, c'est-à-dire le 24 avril 2002.
De même, je calligraphierai sur un rouleau chacune des deux opérations concomitantes en considérant que, pour conserver une continuité entre les deux illustrations de l'infini, je limiterai le nombre des zéros à 216.
925 x 972 972 ... 972 973 = 9 000 000 ... 000 000 25.

972 x 925 925 ... 925 926 = 9 000 000 ... 000 000 72.
J'ai souhaité réaliser mon défilement de zéros dans un lieu couvert. J'ai recherché l'hôtel des Grands Nombres à Thouars, il n'existait pas. Je me suis alors rabattu sur l'hôtel de la gare, qui est aussi une bonne appellation pour toute destination vers l'infini.

Si vous êtes disposés à voyager, vous pouvez me rejoindre...

Jean-Pierre Le Goff

(Extrait d'Épigraphie immobilière parisienne)
(source: http://remi.schulz.perso.neuf.fr/divers/legoff/aleatoire.htm


Jean-Pierre le Goff, Art portable (?)

Alain-Pierre Pillet

WATT MER 

L'un de ses plus beaux souvenirs d'enfance est le tir arrière d'une godasse entre les cordes de l'escarpolette sur laquelle se balançait une petite fille de son âge. Il avait cru même de dos découvrir l'éternel féminin. C'était sans compter les oscillations du temps et de l'espace, qui firent du supposé passage en plein ciel un arrêt brutal en plein crâne. Les pleurs, l'arrivée des mamans, la dénomination, la réclusion en chambre pour une heure ou deux lui firent prendre conscience que la vie n'était peut-être qu'un violent mouvement de balançoire entre le zénith de l'imaginaire et le nadir de la réalité.

                                                                                                                                Alain-Pierre Pillet




De I986 à 1991, Alain-Pierre Pillet a été délégué helvétique au Congrès ordinaire de banalyse et en 1989-1990, il a fait partie du Comité Psychogéographique de Londres.


La photographie semble avoir été prise en 1985, à l'occasion du Congrès ordinaire de banalyse.

vendredi 2 août 2013